Ending point

Tu ne voulais pas faire ce voyage. Seulement photographier. La végétation, les pluies.

Tu découvres un monde nouveau. L’humidité, les codes, le paysage urbain. Les buildings s’étendent en un continuum que tu n’imaginais pas. La nature luxuriante le long des routes, les forêts au bord de la ville.

Tu aimerais t’enfoncer dans la forêt. L’écouter, la sentir.

Tu photographies, avec le vieil appareil que tu as ressorti. Celui d’Istanbul.
Dans ton sac tu n’as que 3 films, tu comptes tes prises. Tu espères qu’elles ne seront pas ratées, ton appareil ne fonctionne plus très bien.

Tu ne sais pas pourquoi tu photographies, ni ce que tu fais là-bas pendant ces quelques jours. Tu sais juste que tu aimerais prendre le bus, sortir de la ville. Rouler, marcher longtemps. Traverser la Chine, vers les montagnes, les villages, loin. Entrer dans les maisons, le quotidien, observer. Chercher la porosité et une autre photographie.

Le soir, dans la chambre d’hôtel, tu regardes la ville par la fenêtre. La climatisation tourne. Devant le robinet, tu te demandes d’où provient l’eau pour une telle masse humaine.

Tu t’allonges. A la télévision, les manifestations à Hongkong.
Tu te dis que tu es au centre d’un autre monde.

Tu regardes encore dehors, dépassé.

07/2019 – 07/2020
Shenzhen