Vivants
معيشة

Tu es immergé dans un monde que tu penses comprendre, que tu penses avoir déjà vu. Nous vivons à côté. Tu traverses à côté de ceux qui traversent. Les ports, les fuites. L’écume mousseuse et les falaises d’un nouveau monde, les agaves géantes et les icônes. Tu te dis que l’exploration n’a pas encore eu lieu, que les cartes ne sont pas les cartes, celles des matières se superposent, dans un flux et reflux millénaire, solaire et minéral. Tu te dis que nous devrions tous explorer à nouveau, que nous ne devrions faire que cela. Sentir les odeurs végétales, marines et animales en fermant les yeux. Tu respires profondément. Au lieu de voir l’océan, tu vois l’eau des rivières qui charrient les minéraux et les vivants décomposés jusque l’océan, pour devenir sel, ce sel séché sur ton corps. Tu as les chevilles écorchées par les ronces sur les sentiers. Tu as peur en t’enfonçant dans la nuit avec ton appareil photographique, tu aimerais t’enfoncer dans les broussailles mais tu n’oses pas, tu es saisi par les bruits et les flashs. Retrouver les tiens, rester ensemble, rester à la marge, effacer nos traces.
































