Je n’écris plus. Pourtant la sensation de photographier me revient, l’image noire et blanc qui se révèle sur le papier mouillé.
Respirer l’air frais, sentir le vent à nouveau sur mon visage. Ressentir cette liberté, ressentir le temps long du voyage, regarder à nouveau les choses, les paysages. Retrouver la mer et les étés qui nous relient. Repartir.
Il a neigé toute la journée. Le campus est vide. Sortir.
Sortir, marcher dans la poudre blanche, sentir l’écorce fraîche et râpeuse des arbres sur ma peau. La moiteur presque gelée de l’écorce sur la peau de la paume de ma main. Le soir qui tombe, tu photographies à la lumière des lampadaires. Je porte les chaussures de mon voyage, celles que tu remarqueras demain.
Je ne le sais pas encore mais demain, nous nous verrons pour la première fois.
Le café amer et l’exil. Les harmonies. Les gens dans le café qui s’animent et tournent comme dans une constellation. Je peux m’échapper sans me perdre. Seules la lumière par la fenêtre, la douceur de ta main sur mon visage et l’infini qui s’entremêle entre toi et moi. Seules tes jambes dans la chambre d’hôtel, les chemins sous les plaques de glace, les bras de mer à traverser.